Vins du Brésil (1ère partie) : un potentiel certain

DSC00654Je n’ai jamais été un adepte des vins du Nouveau monde, à quelques exceptions près. Dans le sud du Brésil, un pays dont la viticulture possède un potentiel certain, j’ai rencontré quelques producteurs passionnés et attachants. Reportage.

Je ne sais plus qui a dit ou écrit que les paysages parsemés de vignobles possèdent une dimension, une séduction et une beauté supérieures mais il y a beaucoup de vrai dans cette affirmation.

DSC00625

Avec ses mosaïques de vignes et de boisements d’araucarias, le Vale dos Vinhedos ne fait pas exception. Située dans la Serra Gaúcha, au sud du pays, et d’une superficie inférieure à 100 km2, c’est la région viticole qui produit la plus grande partie (85%) des vins brésiliens.

DSC00649

L’histoire du vin au Brésil est très récente. Certes les Portugais avaient amené des vignes au 16ème siècle déjà, mais celles-ci n’avaient pas résisté au climat tropical. Au début du 19ème siècle des cépages hybrides issus d’espèces américaines (Vitis Labrusca et Riparia) furent importés mais ils étaient impropres à la production de vin.

C’est véritablement dans la deuxième partie du 19ème siècle que des vignobles plantés de cépages de l’espèce Vitis Vinifera ont commencé à se développer dans la Serra Gaúcha, autour de la ville de Bento Gonçalves, à un peu plus de 100 km de Porto Alegre, la capitale du Rio Grande do Sul.

Dans cette région, qui jouit d’un climat assez similaire à celui de l’Europe méridionale, et où l’altitude (entre 400 et 700 mètres) permet de conserver de la fraîcheur, les vignobles sont le plus souvent plantés en coteaux sur des terroirs argileux, basaltiques et parfois volcaniques.

DSC00626

La forte colonie italienne (principalement de Vénétie, du Piémont et du Frioul) qui s’est établie dans la région au 19ème siècle y a plus tard amené des cépages typiques du nord de l’Italie, tels que Terroldego, Ancelotta, Barbera, Nebbiolo (en rouge), Trebbiano, Prosecco, Moscato (en blanc).

À ceux-ci se sont ensuite ajoutés les cépages bordelais (Merlot, Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc) et d’autres cépages français comme le Tannat, le Malbec, la Syrah, le Pinot Noir (en rouge) et le Chardonnay (en blanc).

La présence italienne dans la Serra Gaúcha se retrouve dans les caveaux et les restaurants où le churrasco (LA spécialité des gaúchos) est souvent servi avec de la polenta ou du risotto, et le salami et les fromages rappellent l’héritage de la Péninsule.

Au niveau du vin, le Vale dos Vinhedos, seule région du pays à fournir une dénomination d’origine, abrite encore beaucoup de petits producteurs qui travaillent de manière artisanale et familiale avec, pour certains, de très jolies cuvées à la clé.

Mais comme ailleurs en Amérique du Sud, les grands groupes s’assurent l’essentiel des débouchés et absorbent de plus en plus de petits domaines incapables de lutter dans ces conditions.

Pourtant les géants que sont Miolo, Salton, Aurora ou encore Casa Valduga proposent des vins de qualité très inégale et dans l’ensemble formatés au goût international, donc peu intéressants.

En ce qui me concerne, mes préférences vont aux vins de terroir d’Angheben, de Lidio Carraro et surtout de Vallontano, trois dignes représentants du potentiel viti-vinicole du Brésil en général, de la Serra Gaúcha en particulier. Vous pourrez les découvrir dans les trois prochains volets de ce reportage.

DSC00635

Les vins brésiliens en trois chiffres :

Superficie totale du vignoble : 92 000 hectares (majoritairement dans l’Etat du Rio Grande do Sul)

Production totale : 3,3 millions d’hectolitres, encore essentiellement pour la consommation nationale.

Nombre de producteurs : environ 400.

Laisser un commentaire