Dégustation: vignes oubliées et états d’âme

À côté de sa grande cuvée, phénoménale année après année en rouge comme en blanc, Olivier Jullien produit d’autres vins qui valent le détour.

Je considère le Mas Jullien rouge comme un vin d’exception, hors catégorie. Un niveau atteint bon an mal an, avec une régularité de coucou helvétique. Et le Mas Jullien blanc lui emboîte le pas.

Mais derrière ces deux-là se cachent d’autres belles créations: Carlan, une cuvée assez récente (produite depuis 2005), les Etats d’âme qui ont vécu leur dernier millésime en 2009, et les Vignes oubliées, un projet démarré en 2008 par Olivier Jullien et son collaborateur Jean-Baptiste Granier, consistant à acheter et vinifier des raisins provenant de paysans travaillant des vignes en bio sur les hauteurs de St-Privat.

Tous ces vins pourront être gardés en cave une décennie au moins (et bien davantage pour le Mas Jullien rouge). Les Etats d’âme et les Vignes oubliées se boivent aussi dans leur jeunesse, sur le naturel et la pureté de leur fruit.

Mas Jullien, États d’âme 2004

Nez à la fois délicat et d’une magnifique complexité, sur la framboise et la cerise mûres, les senteurs de garrigue, de réglisse et de girofle, avec des  notes de sous-bois, de cuir, de vieille rose et une touche boisée élégante. La matière se montre soyeuse et noble, harmonieusement structurée, aux tanins policés. Longue finale épicée. 

Mas Jullien, États d’âme 2006

Après aération, nez intense et complexe, très fruité (cassis, mûre et framboise) avec des notes épicées (poivre, réglisse) et fumées et une touche mentholée. Bouche ronde et fraîche avec de l’ampleur, des arômes sur le fruit et une structure équilibrée. Tanins fermes et finale de bonne persistance. Un beau vin avec encore du potentiel.

Mas Jullien, Vignes Oubliées 2008

Là encore, le nez dévoile une complexité certaine, sur les petits fruits (framboise, mûre), la cerise, le poivre, le pain grillé, avec une touche florale (violette) rafraîchissante. Attaque tout en rondeur, corps dense à la texture douce, sur le fruit à noyau et les arômes épicés et fumés. La structure est portée par une acidité de bon aloi, des tanins juteux et une finale sur la fraîcheur. Un ensemble à la fois digeste et racé.

Mas Jullien, Vignes Oubliées 2010

Dans sa belle robe pourpre aux reflets violacés, le nez exhale un fruit très pur (baies des bois) agrémenté de notes réglissées, cacaotées et florales. La bouche dense et ample se profile sur un joli équilibre entre nervosité et suavité de chair, avec des tanins déjà mûrs et une finale sapide et gourmande. Un vin d’une exquise buvabilité et indéniablement une grande réussite.  

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