Si je n’avais droit qu’à dix vins sur l’île, je prendrais à coup sûr ce Mas Jullien Rouge 2001. Il y recèle les qualités que j’aime, à commencer par cette docte alchimie entre caractère et sincérité, fougue et délicatesse, tension et caresse, profondeur et sensualité aérienne. Si je n’avais droit qu’à cinq vins – ou même trois – sur l’île, il en serait aussi. Et si je n’en avais droit qu’à un seul? Je vous laisse imaginer. Ou deviner…

Le vin ressemble à celui qui le fait, dit-on. C’est souvent vrai. Et c’est tellement vrai avec Olivier Jullien. Je range ce vigneron à la fois artiste, artisan, créateur, poète, tête chercheuse, dans la famille des personnages que l’on aimerait croiser au moins une fois dans sa vie. De préférence au coeur du Languedoc, dans son île à lui, ses vignes, son terroir, ses galets et ses grès, son coin de nature qu’il magnifie à sa façon. Unique et captivante.

Mas Jullien rouge, 2001

Carignan, mourvèdre et syrah, viticulture biologique et biodynamique, élevage en demi-muids et foudre.

Que de complexité et de classe dans ce nez qui ne cesse d’évoluer entre baies et fruits du verger (cassis, framboise, mûre, cerise), garrigue, réglisse, violette, cuir, graphite, café et fin boisé de cèdre. Et que de fraîcheur au palais, soulignée par le soyeux d’une texture subtilement épicée, mentholée et poivrée. Harmonieusement structuré, d’une élégante tannicité, élancé et rémanent, il y a quelque chose d’envoûtant dans ce très grand vin, appelé à mûrir une autre décennie encore.

Dans les vignes d'Olivier Jullien